Décrypter les enjeux de souveraineté alimentaire
La crise sanitaire de 2020 puis la guerre Russie-Ukraine qui lui a succédé, ont remis sur le devant de la scène la question de souveraineté alimentaire par « peur de manquer ». Les pénuries de masques, de paracétamol puis de moutarde et d’huile de tournesol ont marqué les esprits et questionné sur les potentielles fragilités françaises en matière d’approvisionnement alimentaire. À tel point que cette notion a été intégrée en 2022 dans la dénomination même du Ministère en charge de l’agriculture, et est régulièrement évoquée dans les réflexions politiques et de filière.
Cette approche de souveraineté alimentaire, qui a pris le relais de celle de sécurité alimentaire, est plus complexe qu’il n’y paraît. Elle évoque la capacité d’autodétermination d’un État sur les systèmes alimentaires qui se déploient sur son territoire et dépasse ainsi largement les notions de volumes et de stocks.
Il nous a donc paru intéressant de clarifier ce que recouvre la souveraineté alimentaire, quel état des lieux on peut en faire et de nous interroger sur la façon dont la question de souveraineté se pose dans certaines filières.